Projet de transformation des mails

Projet de transformation des mails

Oui à une transformation des mails, raisonnée et raisonnable
Mais des questions essentielles éludées

 Pour une transformation des mails, raisonnée et raisonnable :
Tels qu’ils sont présentés, les objectifs du projet de transformation des mails ne peuvent que susciter l’intérêt voire l’enthousiasme : qui ne rêverait du remplacement de cette autoroute routière par une liaison verte, avec une circulation automobile réduite, des transports en commun rapides et ponctuels, de véritables pistes pour les cyclistes, des espaces de végétation et de déambulation ?
A l’ADAQOO, nous partageons de tels objectifs de longue date.

Cependant, les interrogations et incertitudes sont telles qu’il est aujourd’hui impossible de valider ce projet. Une concertation digne de ce nom suppose de mettre à disposition de tous des informations essentielles. A ce jour, nous n’en disposons pas.

  1. Ce projet est-il réaliste ?

L’ambition du projet conduit inévitablement à s’interroger sur son financement, sur sa faisabilité technique, sur ses effets collatéraux potentiellement irréversibles et exige une nécessaire et large concertation. Ne recommençons pas les erreurs du passé et gardons nous d’obérer l’avenir en engageant des travaux pharaoniques dont on ignore s’ils pourront être menés à terme.

          Sur le plan du financement :
– Quel est le coût du projet global, des différentes étapes ?
– Différentes options alternatives, par exemple concernant le stationnement et la circulation, ont elles été étudiées, chiffrées ?
– Est ce compatible avec le principe de sobriété revendiqué par la Métropole et la Ville ? A ce jour, aucune information n’a été rendue publique par les services financiers concernés.

           Sur le plan de la faisabilité technique et des effets collatéraux des choix :
Nous n’avons pas les résultats des études préalables requises dans le cadre d’un tel projet.
– Que donnent les études géologiques des sols et sous-sols ? Qu’en est-il de la présence probable de cavités naturelles ou creusées par l’homme ? Quelle est la position de la nappe phréatique en cas de creusement profond ?
– Quels sont les enseignements des études détaillées des flux de circulation et de stationnement ?
– Pourquoi ce projet semble-t-il déconnecté du plan de circulation global de la Métropole ? Notamment comment a été pris en compte l’arrivée future de milliers de personnes sur le site Madeleine ?

Concernant plus particulièrement l’impact sur notre quartier, des réponses précises doivent être apportées aux questions suivantes :
– Comment faire la transition entre le pont Joffre et le carrefour Madeleine ?
– Comment feront les actuels usagers qui doivent quotidiennement, pour leur travail, se rendre du sud au nord, de l’est vers l’ouest et vice et versa ?
– Comment se feront les intersections entre toutes les voies ramenées en surface ( ronds-points, feux…) ?

Sur le plan de la concertation :
– Ce projet s’annonce comme « métropolitain » : pourquoi le périmètre de réflexion est-il  alors si restreint ?
– Pourquoi exclure a priori des solutions alternatives (circulation enterrée, implantation d’un parking sur le site de l’université…) ?
– Quelles seront les conséquences pour les quartiers avoisinants ?
Ce projet nous engage pour des décennies, il faut préserver l’avenir :
– Que sait-on des modes et moyens de déplacements dont on voit bien aujourd’hui qu’ils subissent de profondes transformations ?
– Ne faudrait-il pas envisager, un jour ou l’autre, une troisième voie de Tram, faut-il dès maintenant en préserver la possibilité, devrait-elle préférentiellement desservir la périphérie sans rentrer au cœur de la ville ?

 

  1. Une circulation apaisée ? Oui, mais comment ?

Qu’est-ce qu’une circulation apaisée si ce n’est une réduction du flux automobile ?
On le voit bien, et c’est écrit dans le projet, on ne l’obtient qu’à condition d’un report de flux (on se déplace ailleurs) et un report de mode (on abandonne l’automobile au profit d’un mode de déplacement doux).
Mais comment obtient-on ces reports de flux et de mode ?
S’il s’agit de favoriser le contournement autoroutier d’Orléans, nous sommes pour évidemment, nous le proposons, avec d’autres, depuis des années. Mais rien n’est annoncé en ce sens.
S’il s’agit d’améliorer l’utilisation de la tangentielle et du Pont de l’Europe, notamment en restructurant le carrefour Paul Bert à Saint Jean de la Ruelle, nous sommes pour aussi, mais ce dernier n’est pas dans le périmètre de réflexion !
S’il s’agit de reporter l’excédent de véhicules au cœur des quartiers avoisinants, c’est non !
Une circulation apaisée sur les mails, on est pour, bien sûr, mais c’est aussi le désir des quartiers avoisinants, des habitants des quais de Loire (Madeleine et St Laurent), ou encore des faubourgs Saint-Jean et Bannier par exemple.

 Nous sommes particulièrement attentifs à un problème majeur, spécifique à ce quartier :
le croisement faubourg St Jean et mail Jaurès:
Quelques centaines de mètres après l’intersection faubourg Madeleine-Jaurès, on va se retrouver devant un nouveau point de rencontre de plusieurs voies sur un espace réduit.  Nous sommes dubitatifs quant à voir s’entrecroiser à « niveau » le flot venant du fg St Jean avec les mails et les 2 ou 3 axes secondaires qui s’y rejoignent, et jouxtent le FRAC . Celui-ci risque de se retrouver un peu isolé et peu accessible aux piétons.

 Quelques premières propositions de l’ADAQOO :
Avant de s’engager irréversiblement dans des travaux de grande ampleur, il faut démontrer qu’on est capable d’engager la métropole et ses usagers vers une transformation réaliste et efficace des modes de déplacements.
Nous demandons donc au préalable :
que soient réalisées et portées à la connaissance de tous des enquêtes sur les flux actuels de circulation qui ne se bornent pas à un simple comptage mais révèlent quels sont les origines et devenirs des véhicules empruntant aujourd’hui les mails.
de faire un inventaire sérieux des capacités de stationnement et de leur utilisation au cours de la journée.
– d’élargir le périmètre de réflexion en y incluant l’autoroute, la tangentielle, le débouché du pont de l’Europe et le futur pont Mardié-Férolles.
d’interdire dès aujourd’hui la circulation des poids-lourds sur les quais et les mails.
– de rendre possible l’utilisation du pont Joffre par les piétons et cyclistes en réalisant un « encorbellement » du pont.
– de repenser un véritable parking relais au niveau de la tête nord du Pont de l’Europe, avec un tarif avantageux pour les usagers du tram (gratuité pour les étudiants par exemple).

 

  1. Un parking souterrain au Carrefour Jaurès/Madeleine ? Plus d’inconvénients que d’avantages 

 Tout d’abord pourquoi la solution simple et logique d’un parking sous l’Université a-t-elle été écartée d’emblée ?
Réaliser un parking souterrain au niveau du parking Jaurès/Madeleine est une mauvaise idée :
– Un parking crée nécessairement un appel supplémentaire de voitures (qui viendront des mails mais aussi des quais et des faubourgs) : c’est contraire aux objectifs visés.
– Il faut à l’inverse encourager le recours aux parkings-relais de dissuasion, pour le tram mais aussi pour les lignes de bus, afin d’utiliser l’ensemble des transports en commun, devant être en conséquence développés de façon conséquente.
– Un parking souterrain nécessitera des voies d’accès et de sorties (avec trémies ?), ce qui vient s’ajouter aux circulations de surface dont on se demande déjà comment les actuelles pourront coexister. Il faut tout particulièrement prendre en compte le croisement avec la ligne de Tram : n’ajoutons pas les difficultés aux difficultés !
– Pour les stationnements en surface appelés à disparaître, il existe déjà un parking à proximité qui ne nous semble pas saturé (parking du Baron), il peut être rénové et répondre aux besoins. Et qu’en est-il de la fréquentation du parc de stationnement Médiathèque, place Gambetta ?
Construire d’emblée un parking souterrain à cet endroit, c’est contraire aux objectifs visés par ce projet (appel d’air pour toujours plus de véhicules) et fixera irrémédiablement des choix qui pourraient se révéler discutables à l’avenir !

En conclusion, l’ADAQOO partage les objectifs généraux de la transformation des mails mais leur mise en œuvre soulève à ce jour de nombreuses questions et inquiétudes. Clairement, l’ADAQOO  demande une plus grande transparence de la part des élus concernant le financement et les résultats des enquêtes préalables indispensables. Ce sont des prérequis pour que les habitants puissent maîtriser ce dossier, intervenir pour que nos vies soient améliorées à l’avenir et être acteurs pour un meilleur partage de la Cité.