Parc Madeleine : de la satisfaction aux regrets …

Parc Madeleine : de la satisfaction aux regrets …

Certes, l’aménagement d’un vaste espace vert au cœur de notre quartier est une excellente nouvelle qu’il serait inopportun de bouder ! Cependant, cette satisfaction partagée n’empêche pas les critiques constructives. Pour ne pas laisser passer de belles occasions de mieux faire, l’ADAQOO livre ici ses commentaires suite à la présentation du projet.

1 L’absence d’une réelle concertation
Les choses avaient bien commencé avec le lancement d’une consultation par questionnaire, en amont de la définition du projet. C’est dans un esprit constructif que nous avions répondu à ce qui apparaissait alors comme une première étape. Nous nous attendions ensuite à pouvoir échanger, dialoguer, participer à l’implication des citoyens dans la réalisation d’un projet enthousiasmant. Las ! Nous n’avons ensuite rien vu venir… Terminée la concertation ? L’ADAQOO, association qui intervient sur le quartier depuis 45 ans ( !), n’a pas même été contactée, malgré nos demandes de rencontre. Nous aurions pourtant souhaité faire part de la réflexion menée par nos adhérents qui connaissent et vivent dans ce quartier. Nous aurions pu échanger des arguments, mieux comprendre et mieux se faire comprendre. Il n’en a rien été, des choix contestables ont été faits et des problèmes importants restent sans solution …

2 Un problème qui appelle une réponse adaptée
La sortie sud (Parc Anjorrant) et la liaison avec le quai de Loire ne peuvent rester en l’état et ne sont pas suffisamment sécurisés. La simple pose de barrières type « sortie d’école » n’est pas suffisante. Le trottoir est dans ce secteur bien trop étroit et parsemé d’embûches. Pourtant, il est tout à fait possible d’aménager aux dépens de la chaussée automobile (beaucoup plus large dans cette section terminale que dans le reste de la rue du Baron), une véritable allée adaptée, liant le Parc aux quais de Loire.

3 Un espace incomplètement unifié
Rappelons que le futur Parc est aménagé à partir de quatre espaces préexistants : le parc Peteau, l’espace boisé classé donnant sur le faubourg Madeleine, le terrain du Sanitas et le parc Anjorrant. L’acquisition d’une parcelle du terrain appartenant à M. et Mme Cornette séparant le Parc Peteau et le terrain du Sanitas va permettre une réelle continuité entre ces deux éléments. Espérons qu’il en ira de même de la parcelle appartenant à la copropriété des Laurentides, faute de quoi le lien avec l’espace boisé classé restera bien ténu.
Mais nous regrettons surtout le manque d’ambition concernant l’unification de cet ensemble nord avec le Parc Anjorrant situé au sud : si la rue du Sanitas devrait, on l’espère, être interdite à la circulation automobile, cette voie demeure et apparait malheureusement comme un cisaillement de l’ensemble du Parc. Nous aurions préféré que la voie du Sanitas soit fermée à ses deux extrémités, permettant une véritable unité et une continuité totalement sécurisée de l’ensemble.

4 La fonction de liaison entre faubourg Madeleine et quais de la Loire insuffisamment prise en compte
Beaucoup de piétons et de cyclistes utilisent actuellement le Parc Peteau et le Parc Anjorrant pour leur déplacement comme une liaison verte particulièrement agréable, leur permettant de relier le faubourg Madeleine (et au-delà le quartier Beaumonts/Dunois) avec les bords de Loire. Cette fonction du futur Parc aurait dû être mieux prise en compte, améliorée et même étendue. L’itinéraire « Loire à vélo » aurait ainsi pu être valorisé : on aurait pu par exemple offrir dans le Parc une aire de repos et de ravitaillement.
Rappelons qu’un projet précédent prévoyait l’installation d’une résidence, avec ses bâtiments, voie d’accès et parking. On avait donc largement la place pour aménager entre faubourg et Loire une allée verte à usages des piétions, suffisamment confortable pour les personnes à mobilité réduite et pour les déplacements avec poussettes, caddies, ainsi qu’un itinéraire cyclable agréable, isolé des voitures et sans conflit avec les piétons.
La solution actuellement retenue pour la circulation des cycles n’est pas satisfaisante : elle emprunte une voie privée (Ehpad, résidence Les Marronniers), cisaille le futur Parc en deux parties (rue du Sanitas) et rejoint finalement tant bien que mal la circulation automobile (rue du Baron).

5 Des aménagements plus ou moins heureux
– Il est prévu de proposer dans ce Parc du mobilier permettant le repos, la conversation, le partage de repas. Les plus jeunes pourront également y trouver des aires de jeux adaptées à différents âges et inclusifs (accessibles aux enfants porteurs d’handicaps) : nous approuvons pleinement ces choix.
– Nous sommes plus réservés sur d’autres aspects : nous n’avons rien contre un « théâtre de verdure » ou des tables d’échecs. Cependant, les exemples montrent que faute d’animation culturelle assurant une utilisation régulière, ces équipements ne sont pas ou peu utilisés et sont souvent laissés à l’abandon.
– Les allusions au passé (pots à sucre, végétation évoquant vignes et vergers) ne parleront pas beaucoup aux jeunes générations. Nous aurions préféré plus d’innovations : sculptures modernes, végétation présentant une réponse adaptée au réchauffement climatique en cours, etc. (Il existe dans certaines villes des exemples très réussis de tels aménagements tournés vers le futur).
Nous partageons cependant le souci d’évoquer l’histoire et la vie du quartier : on pourrait par exemple utiliser les grilles ou les murs pour la pose de panneaux expositifs temporaires.
– L’entrée dans le Parc depuis le faubourg Madeleine se fera par une passerelle métallique : n’aurait-on pas pu envisager plutôt une mise à niveau par remblayage ?