Une « coulée verte » du théâtre d’Orléans à la Loire : une magnifique ambition pour la métropole ! … A ne pas rater !
La question de la requalification des boulevards d’Orléans est relancée par la Métropole d’Orléans. Elle souhaite que « cette requalification s’inscrive pleinement dans les objectifs de la transition écologique afin de recréer des espaces urbains apaisés et de permettre à la nature de prendre une place privilégiée au cœur de la ville« .
Voilà des principes complètement partagés par l’ADAQOO. Nous sommes donc prêts à nous investir dans l’incontournable réflexion qui doit avoir lieu préalablement à des appels d’offres sur des projets déjà ficelés.
Le problème à étudier en priorité est celui de la circulation automobile globale à Orléans dont les boulevards sont un exutoire. Il faut donc examiner comment diminuer durablement le trafic sur cet axe majeur et, au-delà de la ville d’Orléans, cela concerne bien notre métropole. Il serait évidemment souhaitable de détourner une partie du flux des automobiles qui n’ont d’autre choix que d’emprunter cette « autoroute urbaine » et qui inonde notre ville d’Art et d’Histoire*. En revanche, la mobilité douce (pistes piétonnières et cyclables) et les transports en commun en sites propres (tramways, bus électriques) doivent être systématiquement privilégiés.
* L’ADAQOO, ainsi que d’autres associations, revendique depuis bien des années la gratuité des liaisons autoroutières nord-sud pour favoriser les contournements de la ville.
La Municipalité d’Orléans en 2010 avait voulu imposer un projet basé sur une circulation des automobiles en surface, en supprimant la trémie Jaurès. Nous étions loin d’une coulée verte et d’un cheminement paisible pour les vélos et piétons, bringuebalés dans ce flux de voitures. De plus, cette option augmentait drastiquement les problèmes aux intersections des voies automobiles avec la ligne de tram.
L’ADAQOO, force de proposition, avait mis en avant un projet alternatif crédible schématisé ci-dessous.
Il s’agissait de faire passer en souterrain la majeure partie des voitures (celles qui ne font qu’emprunter les boulevards d’une extrémité à l’autre). Nos analyses et arguments, et notre projet alternatif de 2010 sont consultables dans les archives du site de l’ADAQOO.
Cette proposition reste d’actualité. Cependant, un heureux événement s’est produit dans le quartier Madeleine depuis 2010 : c’est l’implantation de la faculté de droit, économie et gestion de l’Université d’Orléans sur le site Carmes-Madeleine (l’ancien hôpital), et de ses 5000 étudiants annoncés. Ceci va générer des questions supplémentaires de mobilité qu’il va falloir gérer dans une proposition actualisée restant conforme aux objectifs annoncés d’espaces urbains apaisés.
Il faudra diminuer drastiquement les temps de trajets entre les deux campus universitaires et avec la gare d’Orléans. Outre la nécessaire augmentation des cadences du tram B qui desservira le site Carmes-Madeleine, l’ADAQOO propose de créer des navettes très fréquentes de bus électriques en site propre avec le campus de La Source d’une part (via la D2020), la gare d’Orléans d’autre part (via la voie dédiée aux bus sur les boulevards).
Toutefois, la création d’un parking automobile pour ce site universitaire sera surement souhaitée par les futurs utilisateurs du site Carmes-Madeleine. Souvent sous-occupé, l’actuel parking de la patinoire pourrait être mis à contribution mais il pourrait ne pas suffire, notamment pour les personnes à mobilité réduite. La création d’un parking souterrain sous les bâtiments universitaires est sans doute la solution plus adéquate et n’affectera pas la coulée verte telle qu’imaginée.
La construction envisagée par certains d’un parc de stationnement de 500 places au niveau de l’actuelle trémie Jaurès est un non-sens. Elle supprimerait irrémédiablement toute possibilité de circulation souterraine pour les voitures. De plus, ce parking agirait comme un aimant, attirant des voitures qui n’auraient rien à voir avec le site Carmes-Madeleine. Cette option doit donc être définitivement écartée.
Les problèmes de circulation dans la métropole et dans la ville d’Orléans doivent être préalablement étudiés avec soin et réglés. Il faudra faire preuve de réalisme et d’audace si on veut atteindre les objectifs annoncés par la Métropole. Qui aurait imaginé que le centre ancien puisse un jour être entièrement piétonnier … ou bien que la circulation sur le Pont Royal respecte enfin le droit de cheminer paisiblement pour les piétons et les vélos ? C’est notre Métropole de demain que nous bâtissons aujourd’hui et nous devons faire les meilleurs choix qui nous engageront pour des décennies.
L’ADAQOO est prête à contribuer à cet exercice citoyen. Elle sollicitera et répondra de façon constructive à toute discussion en amont avec les élus de notre Métropole. Nous y porterons des propositions actualisées que nous soumettrons lors des consultations que nous souhaitons voir se tenir absolument, en amont de tout dépôt de projet et d’appels d’offre.